Oui il arrive que le boycott fonctionne

Lorsque l’on parle action citoyenne ou boycott, on se confronte souvent à la même réaction : Bien que le comportement de nombreux industriels vis à vis de l’environnement ou de l’éthique choque le plus grand nombre (déforestation, travail des enfants etc…), on se résigne assez vite, en se disant que c’est comme ça et que ce n’est pas parce que on ne consommera plus ce produit, que ça va changer quelque chose.

C’est une posture assez pratique pour les industriels et largement exploités mais c’est aussi une idée complètement fausse. Comme le souligne Isabelle Mas dans son article, si le boycott patriotique ou politique est parfois un mauvais moment à passer, il est rarement commercialement dangereux à moyen terme.

En revanche, le second type de boycott, celui qui vise des entreprises afin de sanctionner leurs pratiques non éthiques ou antiécologiques, fonctionne de mieux en mieux. Notamment dans les pays anglo-saxon et scandinave.

Dans son article, Isabelle Mas donne l’exemple de Greenpeace qui aurait détourne 1 millions de consommateur des pompes Esso entre 2001 et 2002. Selon Greenpeace, le boycott est efficace si son impact fait baisser de 20% les ventes de produits.

En 2009, Sous la pression des seuls consommateurs de Nouvelle-Zelande, Cadbury a renoncé à utiliser l’huile de palme dans son chocolat au profit du beurre de cacao. Le refus du Zoo d’Auckland de vendre les produits dans ses distributeurs ayant été déterminant.   Plus ici

En 2010, GreenPeace lance cette campagne contre Nesté :

Encore une fois contre l’huile de palme et la déforestation, cette campagne rapide et bien organisé, a écorné l’image de Nestlé. Mais par manque d’adhésion et  de relais, il n’y a eu aucun impact sensible sur les ventes. Plus ici

Le problème est bien là, une campagne efficace n’est pas suffisante, il faut que le motif de boycott rencontre une adhésion suffisante et qu’elle soit relayée suffisamment au point de rester dans les esprits et qu’elle devienne un réflexe de consommateur.

Finalement, le boycott le plus efficace est bien celui qui lie un problème écologique ou éthique à un problème de santé publique, les gens doivent se sentir menacés !

Ainsi la campagne de Greenpeace contre Volkswagen : www.VWdarkside.com en est le parfait exemple.

Au terme d’une campagne parfaitement organisée (site internet, spot Internet détournant le blockbuster Star Wars et des actions sur les salons de l’auto), Greenpeace a su convaincre les consommateurs que Volkswagen «pesait de tout son poids pour affaiblir la future législation européenne» sur les normes d’émissions de CO2 des véhicules. Démarrée en Septembre 2012 , la campagne s’achève en Mars 2013 suite à l’engagement du constructeur de ne pas excéder pas les 95 grammes de CO2/km.

Un boycott efficace est donc un savant mélange, entre une campagne de communication efficace, l’existence de relais (associations, médias, réseaux sociaux), un problème concernant une partie important de la population et qui l’impacte directement ou indirectement.